ACQUERIR UN LIVRE ANCIEN A TOUT PRIX !

  

Plus que tout autre objet, le livre ancien est un témoignage ou plutôt un témoin de l'Histoire. Ce morceau de temps qui nous remplit les mains a toujours été un acteur des événements de son époque, qu'il ait oeuvré pour le bien ou pour le mal...

Le livre ancien est, assurément, porteur de valeurs, qu'elles soient affectives, idéologiques, spirituelles voire financières. Acheter un livre ancien, c'est déjà faire preuve d'un choix hors du commun, élitiste et très personnel.

Le livre ancien est un objet exceptionnel  ! ! !

Dans son conditionnement d'époque, le livre marquera longtemps l'esprit de l'heureux possesseur. La différence avec les millions de produits " livres en tête de gondoles " est indéniable. Les sens retiennent le souvenir du texte, le bruissement singulier des pages et des serpentes (papier très fin et transparent utilisé pour protéger les gravures des livres), le toucher des feuillets, l'odeur des matériaux, les couleurs, les dorures... " Je reconnais un vrai bibliophile à la manière dont il touche un livre " affirmait Anatole France. Le bibliophile, l'amoureux des livres, aime toucher les volumes, caresser les dos, humer les papiers... La rareté, le poids historique, le savoir-faire des relieurs, l'importance du texte sont des critères qui échappent aux sciences de l'économie : mais l'économie est-elle une science? ? ?

La vraie rareté ne se confond donc pas avec la rareté numérique. Elle suppose une investigation soutenue par un public de connaisseurs et de collectionneurs et, par là, rencontre la seconde acceptation du mot rare : ce qui est singulier, remarquable, exceptionnel et ce qui, au-delà de toute évaluation marchande, touche à la valeur intrinsèque. Rien ne donne tant envie de posséder un livre que la difficulté à le trouver. Plus le livre est unique, plus sa différence lui donne une identité à part ainsi qu'à son propriétaire.

Longtemps, libraires et bibliophiles conservent le regard inaltéré de la jeunesse. L'amour des livres développe une grande finesse et une sensibilité non moins grande.

Mais le bibliophile scientifique se différencie encore davantage car il possède le pouvoir de collectionner des livres afin de rassembler les connaissances humaines dans le but majeur de les transmettre ! ! ! Savoir ce que nous savons, cette simple recherche n'épuise-t-elle pas la philosophie ?

Les informations collectées dans ces livres d'Histoire Naturelle sont datées et précieusement restituées dans leurs contextes. Loin des sources incertaines, des erreurs grossières, des " à peu près " qui polluent parfois l'espace internet, le bénéficiaire trouvera " nourriture pour sa belle et vivifiante passion " et affirmera ses connaissances et son expertise !

 

Plus essentiel encore, le bibliophile scientifique récolte les premiers efforts de la science sous leurs formes étranges et empiriques. C'est le jet sans mélange, la lancée originale, la permission d'embrasser le rayonnement intellectuel tel qu'il a jailli du cerveau du penseur. Chacun des efforts de nos ancêtres pour échapper aux ténèbres de la longue nuit du Moyen Age est digne, au plus haut degré, d'occuper notre attention. Chacune des nobles préoccupations qui rattachent les penseurs modernes à la glorieuse série des activités intellectuelles du passé doit, j'en suis convaincu, entrer dans le cadre fondamental de cette démarche ! ! !