INTELLIGENCE DES PLANTES LIBRES !

 

 

Inachos se préparant à l'étude de spores au microscope...

Ici commence le vaste et riche chapitre de BOTANICA...

Pour le différencier visuellement des pages consacrées aux arthropodes, tous les articles traitant de botanique seront écrits en brun, rappelant ainsi la terre nourricière des végétaux...

La faune et la flore sont remarquablement riches en espèces partout en Bourgogne, tout au moins si on les compare à celles d'autres régions de plaine par exemple. Cette diversité provient d'abord de celle des conditions géologiques, géographiques, climatiques qui conditionnent l'évolution ainsi que la survie des plantes et des animaux : sous-sols contrastés, carrefour de climats, important réseau hydrographique, généreuse couverture forestière...

                    

Cependant, toutes ces espèces n'ont pu se maintenir que grâce à ce vaste et précieux territoire rural à faible densité de population, par conséquent à une pression humaine restée relativement modérée...

Inachos vit dans la Nièvre, à deux pas de la Loire, non pas "dernier grand fleuve sauvage" survivant en France, cette appellation semblant abusive car le fleuve est "civilisé" depuis l'Antiquité en raison de sa fonction d'axe fluvial pour le commerce intérieur jusqu'au XIXème siècle. Inachos parle plutôt de la Loire comme d'un "fleuve vivant" qui remanie son lit en profondeur lors des périodes de hautes eaux, divague en une multitude de bras marqués d'instabilité chronique. Aussi le fleuve sait-il donner à ses paysages un air de jungle originelle au sein de laquelle on imagine aisément la richesse de la biodiversité et des écosystèmes rencontrés : tout un programme pour BOTANICA !

Inachos aime les plantes des lieux sauvages, celles qui s'évadent des cultures, celles qui s'y installent sans avoir été conviées car elles partagent une même vocation : 

vivre libres !

Les relations qu'elles nouent entre elles, avec les animaux, le sol, l'air, sont totalement spontanées. Pour elles, la règle du jeu naturel n'est pas faussée intentionnellement par l'homme. Et si l'on prend le temps de les voir et de les comprendre, elles nous initient alors aux arcanes de l'adaptation dont certains effets se reconnaissent dans l'aspect des tiges, des feuilles, des fruits ou encore des organes souterrains... Même sans être apparentées, les espèces qui se ressemblent s'assemblent souvent. Elles réalisent ainsi des associations cohérentes et harmonieuses.

Le monde végétal n'est pleinement intelligible que si l'on prend en compte, simultanément, les ensembles et les éléments qui les composent.

Tout botaniste doit en permanence faire ce va-et-vient logique entre ces deux niveaux que sont la plante et l'association végétale.

Inachos essaiera donc de faire partager au visiteur d'ARTHROPOMANIA ~ BOTANICA ses rencontres avec les plantes bourguignonnes vivant en liberté, sans restriction : bien sûr les végétaux les plus évolués dits "supérieurs" mais également champignons, lichens, mousses, fougères... Ce choix présente l'intérêt majeur d'entrer de plain-pied dans les écosystèmes. En effet, quand les espèces vivantes se trouvent confrontées les unes aux autres dans une compétition que ne perturbent pas des interventions extérieures, elles s'organisent spontanément en des systèmes équilibrés. La logique que l'on peut discerner dans ces communautés est très probablement transposable à tous les niveaux du vivant, depuis la molécule organique et la cellule jusqu'à la biosphère* toute entière. Cette logique contagieuse concerne donc indirectement des scientifiques qui ne sont pas particulièrement naturalistes.

biosphère : système planétaire incluant l'ensemble des organismes vivants et des milieux dans lesquels ils vivent.

 

Pour terminer cet avant-propos, notons au passage que les plantes peuvent nous motiver, non seulement par les émotions que suscite leur beauté, mais encore par l'intelligence dont elles sont passivement porteuses. Leur prêter quelque bribe de pensée relèverait de la plus pure et hasardeuse spéculation métaphysique !

En fait, la logique qui les habite, a leur insu, sollicite NOTRE  intelligence,

 bien évidemment pas la leur ! ! !

Comme le rappelle la sagesse populaire, plus on apprend, plus on mesure l'abîme de son ignorance. Et comme l'a dit fort justement l'astrophysicien Hubert Reeves, "estimer correctement son degré d'ignorance est une étape saine et nécessaire".

C'est pourquoi, en persévérant sur le chemin de la connaissance, quelques certitudes se dégagent du magma, à la fois confus et incomplet, des choses naturelles apprises. Des convictions naissent, se façonnent peu à peu, s'affermissent... Pour percevoir avec clairvoyance le monde du vivant qui nous entoure, ces certitudes nous sont très utiles, comme le doute, que d'ailleurs elles n'excluent pas !